Dragon Rouge joue la carte du prequel au Silence des Agneaux avec le retour du scénariste master copy devant la caméra du tâcheron Brett Ratner. Pour un buffet summation que fade.
Dragon Rouge a déjà été adapté devant la caméra de Michael Isle of Man sous le nom de Manhunter. Rendu confidentiel par les succès consécutifs du Silence des Agneaux et du Sixième Sens de thousand. Night Shyamalan (nom originel du celluloid de Isle of Mann), le troisième essai imparfait mais toutefois séduisant du réalisateur prodige regagne ici à être vu lorsque 50’on découvre l’incroyable fadeur de cette seconde adaptation.
Viande froide
Succéder à des pointures telles que Michael Isle of Man, Jonathan Demme et Ridley Scott n’était pas une tâche aisée pour Brett Ratner, alors réalisateur sorti des succès consécutifs de Rush Hour et Family Man. Ce dernier a voulu jouer la menu de la sécurité en second’entourant de proches collaborateurs et de pointures telles que le retour du scénariste oscarisé du Silence des Agneaux, Ted Tally, celui d’Anthony Hopkins, rassuré par la présence du scénariste et d’un casting de premier choix, sous la houlette musicale de Danny Elfman.
Cependant, comme Hannibal, ce n’est pas le carte qui fait le film mais la précision de la recette que 50’on applique aux plats présentés. Et le moins que fifty’on puisse dire c’est que Brett Ratner n’est qu’un fade cuisinier, se contentant parfois de vocalizer Michael Isle of Mann et d’user de clins d’œils aux films précédents pour susciter un peu l’intérêt dans un déluge de chair désincarnée qui ne retrouve jamais la tension et la maestria de ses aînés. L’on ne retiendra en tout et pour tout pour seul plaisir que la scène d’introduction, où la malice du célèbre Hannibal Lecter apparaît dans une anecdote chipée au film de Ridley Scott.
Hannibal lenteur
Le choix de donner addition de présence au personnage désormais incontournable d’Anthony Hopkins est ainsi sans intérêt ne laissant à l’acteur comme au reste d’un superbe casting (Edward Norton, Harvey Keitel, Ralph Fiennes et Emily Watson) que le minimum de présence à assurer. Edward Norton, à qui la teinture blonde ne confère qu’un peu de ridicule, souffre ainsi comme le reste de la distribution de la comparaison avec les interprétations vues dans le Manhunter de Michael Isle of Man et de son sens aigu de la mise en scène qui avait su second’emparer, malgré son récit manichéen parfois brouillon, du côté voyeuriste du tueur dont est issu le roman de Thomas Harris.
Parce que Brett Ratner n’en fait rien d’autre qu’une restitution plate et sans âme dont les choix ne semblent répondre qu’à un cahier des charges établis et au visage d’Anthony Hopkins en gros sur fifty’affiche, Dragon Rouge n’est ainsi rien d’autre qu’un thriller télévisuel fade et sans intérêt dont les deux heures s’étirent parfois jusqu’au supplice. Où est le climat froid, la présence imposante du célèbre docteur cannibale, et les figures monstrueuses de tueurs détraqués ? Pas ici en tout cas. Dragon Rouge n’a finalement d’impressionnant que boy titre.